Bassamat & Laraqui

Réforme du système fiscal : Tout dépendra de la future loi-cadre

Les 3e Assises de la fiscalité se sont achevées avec l’adoption d’une centaine de recommandations. Le ministère des Finances s’est engagé sur environ 10 mesures prioritaires. Les annonces n’ont pas été à la hauteur de certaines attentes. L’ampleur de la réforme dépendra de la future loi-cadre.

L’approche retenue pour la préparation et l’organisation des 3e Assises de la fiscalité a été saluée par quasiment toutes les parties prenantes. Tous les acteurs ont été associés à l’élaboration des recommandations pour la refonte du système fiscal.

Ces recommandations font globalement l’unanimité, et le ministère de l’Economie et des Finances s’est engagé sur une dizaine de mesures prioritaires dont il compte démarrer l’application dès la loi de finances 2020.

Toutefois, les attentes étaient fortes et certaines parties ne manquent d’afficher une certaine déception.

Auprès de la CGEM, on souligne la pertinence des recommandations retenues. Mais une partie des milieux d’affaires regrette, par exemple, l’absence d’annonce d’un taux marginal cible de l’IS pour l’industrie et les activités innovantes.

Mohamed Benchaâboun n’a pas pris d’engagement dans ce sens. Il s’est contenté de dire : “J’ai pris note de la forte demande exprimée à propos de la baisse du taux marginal de l’IS pour certains secteurs afin de dynamiser la création d’emplois et de favoriser l’innovation”.

Pour l’industrie et les activités innovantes, il a été demandé une baisse de l’IS jusqu’à un taux de 20%. Des simulations d’impact budgétaire seront menées mais les patrons estiment que c’est une demande réalisable et qu’il aurait été souhaitable de donner un signal positif dès maintenant.

Mais la CGEM ne compte pas lâcher l’affaire. Dans un communiqué, elle signifie vouloir être associée à la conduite de la réforme fiscale pour s’assurer de l’intégration de ses demandes dans la future loi-cadre de programmation fiscale. “A travers son comité de pilotage et ses experts, la CGEM restera mobilisée aux cotés de la DGI tout au long des prochaines étapes”, lit-on dans le communiqué.

Déception similaire chez les personnes physiques soumises à l’IR. Pas d’annonce d’un taux marginal ou d’un barème de l’IR cibles. Le ministère conditionne l’amélioration de la taxation à l’IR par l’élargissement de l’assiette.

Une annonce toutefois claire et favorable en faveur des petits commerçants et artisans, que le ministre a tenu à faire en arabe : l’unification de l’IR et de la taxe professionnelle dans un impôt unique qui, selon nos sources, inclura également une cotisation sociale pour faire adhérer cette population aux régimes de retraite et d’assurance maladie.

De même, la simplification de la fiscalité locale (2 ou 3 taxes contre une trentaine), l’harmonisation de ses bases d’imposition et la suppression de la taxe professionnelle dans sa forme actuelle peuvent aussi être considérées comme des annonces précises et un engagement du gouvernement avantageux pour des millions de citoyens et d’opérateurs économiques.

Les choses sérieuses vont commencer

Au-delà des déceptions et des satisfactions, il faut rappeler que les initiateurs des 3e Assises de la fiscalité avaient clairement précisé que l’objectif n’était pas d’aboutir à des mesures précises répondant à des revendications sectorielles ou des différentes catégories des contribuables.

L’objectif était plutôt de définir les orientations auxquelles la future loi-cadre de programmation fiscale donnera le caractère obligatoire et qui seront déclinées concrètement dans les futures lois de Finances de 2020 à 2024.

Tout dépendra donc de la future loi-cadre. L’orientation et la profondeur de la refonte du système fiscal dépendront de ses dispositions que les prochaines lois de Finances devront respecter.

Ce qui soulève plusieurs interrogations :

Cette loi-cadre sera-t-elle courageuse et favorisera-t-elle réellement l’équité fiscale à travers l’élargissement de l’assiette et la réduction de la pression fiscale sur les contribuables qui paient l’impôt ? Rappelons-nous que l’initiative de la DGI et de la Douane pour élargir l’assiette et lutter contre la fraude dans le secteur du commerce a été bridée par le gouvernement qui a fait machine arrière pour apaiser les tensions.

– Le projet de loi-cadre sera naturellement porté par le ministère des Finances. Mais qui chapeautera concrètement son élaboration ? La Direction Générale des Impôts, conseiller fiscal du gouvernement et initiateur des Assises qui défend une approche plutôt économique ? Le ministère des Finances, qui est le département de tutelle, outre la DGI, de la Trésorerie générale et la Douane et qui se soucie également des contraintes budgétaires ? Qu’en est-il du ministère de l’Intérieur, concerné par la fiscalité locale et qui veille sur les ressources des collectivités territoriales ? Peut-être une commission réunissant toutes ces parties ?

– Les professionnels du chiffre, la CGEM, les syndicats seront-ils associés à l’élaboration du texte, selon la même approche participative qui a marqué l’organisation des assises ?

Le projet de loi-cadre parviendra-il à franchir sans heurts l’étape du Parlementsachant qu’il risque de nuire à certains intérêts ? Rappelons-nous que le projet de loi-cadre sur l’enseignement, pourtant adopté en Conseil des ministres, est toujours bloqué au Parlement.

Il faudra attendre les prochaines semaines pour avoir des réponses à toutes ces questions. Mohamed Benchaâboun a annoncé que la préparation du projet de loi-cadre va commencer immédiatement.

De son côté, la CGEM appelle le gouvernement à la présenter pour son adoption durant la présente session parlementaire.

 

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Les nouvelles lois sur la SA et la SARL ont été publiées au B.O du 29 avril.

Le Conseil de gouvernement a adopté, le 4 avril dernier, deux projets de loi relatifs aux Sociétés par actions, aux noms collectifs, à commandite simple, en participation et à responsabilité limitée.

Les lois ont été adoptées au parlement et publiées au B.O N°6773 de ce lundi 29 avril.

Rappelons que ces lois s’assignent pour objectifs d’assurer la protection des investisseurs minoritaires à travers la consécration du principe de transparence, de bonne gouvernance et de respect des normes internationales.

Ils ont également pour objectif de renforcer la compétitivité des entreprises et d’améliorer le classement du Maroc dans les rapports internationaux notamment Doing Business.

Ces réformes concernent notamment les actionnaires minoritaires dans une société cotée en bourse. Elles leur donnent la possibilité d’intervenir dans la gestion ou au moins d’avoir accès à l’information.

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Une nouvelle obligation à la charge des banques

Dorénavant, les banques auront le devoir de respecter un nouveau principe, celui de la proportionnalité des garanties aux engagements du client. En d’autres termes, elles doivent veiller, sous peine d’engager leur responsabilité, à ce que les garanties retenues évoluent avec l’encours des crédits et soient en adéquation avec les engagements du client.  

Lprincipe de proportionnalité des garanties est consacré pour la première fois, en droit bancaire marocain, grâce à la réforme des sûretés mobilières qui est en cours. C’est d’ailleurs l’un des apports de cette réforme comme l’ont bien souligné le ministre de la Justice et celui des Finances, lors de leur intervention devant la Commission des finances de la Chambre des Représentants. Même si le principe est énoncé dans le cadre d’un texte se rapportant aux seules garanties mobilières, il y a fort à parier que les clients des banques n’hésiteront pas à l’évoquer pour les autres types de garantie.

L’introduction de ce principe a pour but de permettre aux entreprises de disposer des éléments de leur patrimoine dont la rétention par la banque n’est pas justifiée. Mais il faut dire que la consécration de cette nouvelle règle n’est pas fortuite ; au contraire, elle est dictée par le souci de mettre fin au comportement des banques qui ont tendance parfois à garder toutes les garanties prises initialement jusqu’au remboursement intégral des crédits et ce, dans le souci de bien assurer le recouvrement de leurs créances. Or, le refus de délivrance de mainlevées sur des garanties « non justifiées » pourrait avoir des conséquences graves pour l’entreprise.

Selon le principe de proportionnalité prévu par le nouvel article 1201 du Dahir formant Code des Obligations et des Contrats (DOC), le créancier nanti (la banque) et le constituant du nantissement (généralement le client bénéficiaire du financement) peuvent se mettre d’accord pour la délivrance de mainlevées partielles ou totales et ce, en tenant compte des montants remboursés et du principe de proportionnalité entre la valeur de biens nantis et le montant remboursé . Et lorsque les biens nantis sont dissociés l’un de l’autre de façon que chaque partie d’entre eux, couvre une partie du crédit, le constituant du nantissement est en droit d’obtenir, chaque fois qu’il rembourse une partie du crédit,  la mainlevée correspondant au montant remboursé.

Il en ressort qu’à la différence de certaines législations étrangères, la loi marocaine retient une définition restrictive du principe de proportionnalité des garanties, en ce sens qu’il ne s’applique pas à la phase initiale du crédit. En d’autres termes, les banques ne seront pas tenues de respecter ce principe lors de l’octroi du crédit. A ce stade, elles auront toujours la possibilité d’exiger les garanties qu’elles estiment nécessaires à la couverture de leur risque. Le principe de proportionnalité n’intervient donc que lors du cycle de vie du crédit qui peut être marqué par des remboursements partiels ou par une augmentation de la valeur des garanties. Dans ces deux cas, la règle de proportionnalité entre le montant restant dû par le débiteur et la valeur des garanties doit être respectée.

Certains diraient que l’introduction du principe de proportionnalité des garanties n’apporte rien de nouveau, dans la mesure où la délivrance des mainlevées partielles est bien ancrée dans la pratique bancaire marocaine. Certes cette pratique existe, mais ce qui change est que la mainlevée partielle devient un droit alors que sous l’ancien régime, la délivrance de la mainlevée était laissée à la discrétion de la banque, elle pouvait l’accorder comme elle pouvait la refuser. Avec le nouvel article 1201 du DOC, l’obtention d’une mainlevée partielle devient un droit pour le client et une obligation pour la banque. Cette dernière ne peut refuser la délivrance de la mainlevée que si les garanties sont d’une valeur inférieure au montant de l’encours du crédit.

Quid si la banque refuse de délivrer les mainlevées, alors qu’il y a une disproportion entre les garanties et les montants restants dus. Dans un tel cas, le constituant du nantissement a la possibilité de saisir la Justice, sachant que la responsabilité civile de la banque pourrait être engagée en cas de préjudice. En effet, le refus de délivrer des mainlevées est de nature, dans certains cas, à priver l’entreprise de recourir à des financements auprès d’autres créanciers faute de garanties, ou à disposer de ses biens pour les besoins de son activité. C’est pourquoi, les banques seront appelées à revoir leur politique en matière de gestion des garanties.

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Partenariats public-privé: voici les amendements du nouveau projet de loi

Le projet de loi 46-18 modifiant et complétant la loi 86.12 relative aux contrats de partenariat public-privé a été adopté, ce jeudi 25 avril, en Conseil de gouvernement. Voici les principaux amendements qu’il propose.

Le nouveau projet de loi vise à remédier aux dysfonctionnements relevés par différentes études et analyses auprès des secteurs public et privé, et qui entravent la mise en oeuvre des partenariats public-privé.

Il s’agit notamment de:

– l’incompréhension de ce nouveau mécanise de gestion de la commande publique;

– l’exclusion du champ d’application de la loi de certaines personnes publiques notamment les collectivités locales ;

– l’absence d’une unité centrale chargée de fixer un programme national de partenariats;

– la lenteur de certaines procédures relatives, notamment, à l’offre spontanée et la procédure négociée.

Pour pallier à ces problématiques, le projet de loi 46-18 apporte les principaux amendements suivants:

– Elargissement du champ d’application aux collectivités territoriales, à leurs groupements et à leurs organismes;

– Création d’une commission nationale chargée du partenariat public-privé auprès du chef du gouvernement, habilitée à élaborer une stratégie nationale et un programme annuel et à définir les conditions et modalités en matière d’évaluation préalable et de procédure négociée;

– Création d’une commission permanente chargée des projets de PPP, dédiée aux collectivités locales, à leurs groupements et organes. Elle sera chargée de l’élaboration d’une stratégie sectorielle;

– Simplification du processus de l’offre spontanée et clarification des conditions de recours à la procédure négociée;

– Assurer la cohérence des dispositions de la loi régissant le partenariat avec celles des lois sectorielles.

Ce projet de loi entrera en vigueur à compter de la date de publication au Bulletin officiel des textes réglementaires pris pour son application.

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Sûretés mobilières: Voici le décret sur le registre national

Le projet de décret 2.19.327, adopté ce jeudi en Conseil de gouvernement, définit les modalités d’inscription du nantissement, de tenue, de mise à jour et de consultation du registre électronique national des sûretés mobilières.

Adoptée début avril par le Parlement, la nouvelle loi sur les sûretés mobilières prévoit la création d’un registre électronique national des nantissements.

Ce registre a pour principale mission d’informer les autres créanciers sur les inscriptions faites sur le bien mobilier donné en garantie et de fixer le rang des bénéficiaires d’un droit sur ce bien.

Le registre national, qui permet ainsi de centraliser les données relatives aux biens nantis, sera géré par le ministère de la Justice. Ce dernier sera chargé de la sécurisation de ses données et d’assurer l’accès à ses services 24h/24 et 7j/7.

Le nouveau décret, adopté ce jeudi 25 jeudi, par le Conseil de gouvernement, définit les modalités d’inscription du nantissement, de tenue, de mise à jour et de consultation du registre national, ainsi que la nature des attestations délivrées.

Très attendue par les acteurs économiques, la nouvelle loi sur les sûretés mobilières, rappelons le, se fixe comme objectifs de:

– simplifier l’accès des entreprises aux sources de financement,

– améliorer la compétitivité des entreprises, à travers la sécurisation des opérations de financement de l’investissement,

– consacrer les règles de transparence dans les transactions liées aux sûretés mobilières.

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CLIMAT DES AFFAIRES: DEUX NOUVELLES LOIS ADOPTÉES

La Chambre des conseillers a adopté, mardi en séance plénière, deux projets de loi relatifs aux sociétés et à l’amélioration du climat des affaires au Maroc.

Il s’agit du projet de loi n°20.19 modifiant et complétant la loi n°17.95 relative aux sociétés par actions et le projet n° 5.96 portant sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation.

 

Ces deux projets ont été approuvés dans le cadre de la politique visant le renforcement de la compétitivité des entreprises marocaines, la consolidation de la transparence et de la bonne gouvernance, ainsi que l’amélioration du climat des affaires dans le royaume conformément aux pratiques internationales en vigueur.

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La nouvelle loi sur les PPP sur la table du gouvernement

Le Conseil de gouvernement, prévu jeudi 25 avril, examinera un projet de loi modifiant et complétant la loi relative aux contrats de partenariat public-privé.

Le Conseil examinera également deux projets de décret, dont le premier portant application de la loi relative aux sûretés mobilières.

Le deuxième projet de décret modifie et complète le décret relatif aux marchés publics.

Le Conseil suivra, par ailleurs, un exposé du ministre de la Jeunesse et des sports sur l’évaluation de la politique nationale dans le domaine du sport.

Les travaux du Conseil s’achèveront par l’examen de propositions de nomination à de hautes fonctions.

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Les avocats réclament une loi sur mesure!

Les enjeux de la réforme divisent toujours
Une corporation qui plaide sa cause au congrès de Fès
La Justice place l’intérêt du citoyen au cœur de son projet.
L’Association des barreaux du Maroc a été créée en 1962 sous la houlette de Me Abdelkrim Benjelloun. C’est à Fès, du 18 au 20  avril, que la corporation des avocats a tenu son congrès national. Leurs confrères tunisiens, algériens, mauritaniens, saoudiens, émiratis ont fait le déplacement pour assister aux jougs oratoires des bâtonniers marocains qui réclament «une loi qui ne restreint pas leur champ de compétence».
Les représentants des 17 barreaux du Royaume se sont retrouvés à Fès en fin de semaine dernière (du 18 au 20 avril) lors du congrès national de leur association, qui a servi de tribune pour leurs revendications.

Les bâtonniers n’ont surtout pas voulu manquer l’occasion alors que le ministre de la Justice, Mohammed Aujjar, est l’un de leurs invités d’honneur. La refonte de la loi régissant leur profession revient au-devant de la scène après l’épisode de juillet 2014. Année durant laquelle les robes noires ont remis leurs premières propositions au ministre de la Justice et des Libertés de l’époque, Mustapha Ramid.

Ainsi donc, le débat sur la révision de la loi n°28-08 vient emboîter le pas à trois grandes réformes définitivement closes: celle du statut de la magistrature, du Conseil supérieur de la magistrature mué en Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et du ministère public devenu indépendant de l’exécutif en octobre 2017.

Conjoncture décisive pour la réforme

Le bâtonnier de Fès, Abderrahim Ababou, va d’ailleurs se replacer dans cette chronologie pour annoncer la couleur. «Nous sommes au cœur d’une conjoncture spéciale et décisive pour la réforme de la justice et la profession d’avocats en particulier. L’indépendance et l’immunité de la défense ne sont pas négociables», insiste avec véhémence le bâtonnier de Fès.

L’orateur fait valoir d’abord la modification des conditions d’accès à la profession: «Un concours au lieu d’un examen». S’ensuivra la formation continue dont l’institut attend sa création depuis… 1993! Une protection sociale et un régime fiscal «juste» clôturent les revendications de l’Association des barreaux du Maroc. Me Abderrahim Ababou, qui est l’un de ses membres, n’écarte «pas le recours à toutes les formes d’action» pour faire valoir la position des avocats.

Des applaudissements nourris scellent le discours du bâtonnier de Fès. Ce n’est donc pas anodin si la corporation a choisi comme thème de son 30e congrès: «Pour une législation qui garantit un accès éclairé à la justice». Mais pour qui exactement? Là est la vraie question.

La rigueur protocolaire exige que le ministre de la Justice prenne ensuite la parole. Fin diplomate, Mohammed Aujjar place le citoyen et l’intérêt général comme «référentiel préliminaire» à la réforme du système judiciaire.

Et qui «fait sans aucun doute consensus» quelles que soient «les divergences de nos visions» sur la refonte de la loi régissant les avocats. Le ministère de la Justice se déclare «ouvert à toutes les initiatives citoyennes et sérieuses qui visent à rehausser les compétences de la profession, son développement et son indépendance».

L’exécutif se dit prêt «à entamer aussitôt» la refonte de la loi n°28-08 et «attend les recommandations» qui vont émerger du congrès national des avocats. Ces intentions gouvernementales ne se limitent pas au volet législatif. Elles font aussi allusion à la portée «de la pratique quotidienne» d’une corporation qui compte environ 16.000 membres.

A vrai dire, elle en a grandement besoin face à une production législative de plus en plus volumineuse et technique: droit de la concurrence, données personnelles, défense commerciale, contrats de partenariat public-privé, sûretés mobilières… Des disciplines où les cabinets, majoritairement étrangers, «font valoir leur expertise juridique au nez et à la barbe des barreaux du Maroc», estiment des praticiens. Les instances ordinales continuent à se plaindre d’une «concurrence déloyale» discutable et à se complaire dans leur discours victimaire.

C’est certainement dans ce contexte qu’il faut décoder le message adressé par la présidence du ministère public aux avocats. «L’histoire future s’écrit aujourd’hui pour ceux qui veulent y avoir une place», déclare M’hamed Abdenabaoui. Et c’est avec une certaine finesse qu’il considère «l’indépendance des avocats comme une alliée de celle de la justice». Et justement, la justice est un idéal commun où tous les acteurs ont un mot à dire, à commencer par le justiciable.

«Les vraies approches participatives de la réforme doivent aussi prendre en compte la modernisation et la moralisation», préconise pour sa part le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Une recette qui doit «consacrer la confiance des justiciables et nous engage tous», déclare Mustapha Fares, président délégué de cette instance constitutionnelle. Autant dire que la réforme concerne toute une nation et pas seulement une corporation.

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Les plaideurs seront enfin connectés aux tribunaux

Une plate-forme numérique pour l’échange des données
Projet en cours de finalisation et opération pilote à Casablanca

Une plate-forme numérique d’échange de données entre les avocats et les juridictions. Tel est le projet en cours de finalisation par le ministère de la Justice. Mohammed Aujjar place ce chantier au cœur de «la modernisation de l’administration judiciaire». Après les notaires, place aux avocats qui pourront se servir de cette plateforme pour effectuer leurs procédures (Cf. L’Economiste n°5478  du 21 mars 2019).

Ceux qui veulent en bénéficier doivent au préalable y ouvrir un compte personnel. Un code d’accès sécurisé leur sera fourni. Ce système informatique permet de déposer les plaintes, d’enregistrer les requêtes et y télécharger les différentes pièces liées à un contentieux. Le paiement des taxes sera également possible à effectuer et d’obtenir un récépissé.

Le ministre de la Justice, Mohammed Aujjar, annonce la révision du décret fixant les honoraires des avocats ayant intervenu dans le cadre de l’assistance judiciaire. Des discussions sont en cours avec le ministère des Finances. (Ph. L’Economiste)

La signature électronique sera instaurée pour permettre l’échange des documents avec les juridictions. Il est aussi question d’archivage électronique. Ce dispositif ouvre aux avocats la possibilité de consulter leurs dossiers à distance. La plate-forme numérique ouvre aussi la voie aux notifications et aux avis judiciaires. Cette option «est disponible pour les cabinets qui en font expressément la demande», précise le ministre de la Justice.

Le temps de «l’officialiser via l’intégration de ce mécanisme» dans le code de procédure civile. Le projet de loi prévoit d’ailleurs de consacrer la numérisation de toutes les procédures judiciaires: plaintes, notification, échange de requêtes entre les plaideurs et la justice… Le ministère a déjà lancé une campagne de communication pour faire connaître la plate-forme électronique, notamment en partenariat avec la Commission nationale pour l’amélioration de l’environnement des affaires.

Une opération pilote a été initiée au niveau de certaines juridictions à Casablanca en y associant aussi des cabinets d’avocats volontaires. A ce jour, environ 600 avocats ont bénéficié d’une initiation à la plate-forme numérique. Sur les 17 barreaux existants, ceux de Casablanca, Kenitra, Agadir, Marrakech, Laâyoune, Guelmim et Tétouan ont vu l’organisation d’ateliers de formation.

Le programme ministériel prévoit aussi de cibler les autres régions. L’exécutif  insère la plate-forme mise au point dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires.

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La loi sur la procréation médicalement assistée publiée au B.O.

La loi n° 47-14 régissant la procréation médicalement assistée a été publiée au Bulletin officiel.

La nouvelle loi définit les principes d’organisation de l’assistance médicale à la procréation.

Elle fixe également les conditions d’utilisation des techniques relatives à l’assistance médicale à la procréation et soumet les établissements de santé concernés à l’obligation d’avoir une accréditation pour l’utilisation de ces techniques.

 

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